Recruter un jeune de la génération Z : entre défis et évolutions du monde du travail

La génération Z redéfinit le monde du travail en prônant équilibre, respect des horaires et conditions justes, bousculant les pratiques managériales traditionnelles.
Recruter un jeune de la génération Z : entre défis et évolutions du monde du travail

« La génération Z, à recruter, c’est une horreur ! ». Cette phrase, relevée sur un post Reddit, est symptomatique d’un choc des valeurs et des pratiques entre les jeunes actifs et les entreprises. Alors que le monde du travail continue d’évoluer, les attentes des nouvelles générations remettent en question des habitudes bien ancrées. Ce changement de paradigme n’est pas une simple crise passagère, mais bien une réflexion plus profonde sur le rapport à l’emploi.

Dans la grande distribution, un secteur en pleine mutation, recruter et fidéliser des jeunes devient un défi majeur. En témoignent les nombreuses discussions et critiques sur ce sujet.

Un conflit de valeurs intergénérationnel

Les critiques des managers envers la génération Z illustrent souvent une incompréhension mutuelle. Comme le relate un manager : « Et puis ils ont de ces attentes ! La dernière fois, j’ai demandé à une alternante de rester cinq minutes de plus. Vous savez ce qu’elle m’a répondu ? Que non, on verra ça demain, puisque son horaire de fin c’est 17h00 ». Pour certains responsables, cette posture est perçue comme une rigidité.

Pourtant, de nombreux jeunes considèrent cette réaction comme une simple application du contrat de travail. Comme le souligne un internaute :

« L’heure, c’est l’heure. On nous fait des remarques si on arrive cinq minutes en retard, alors pourquoi rester cinq minutes de plus gratuitement ? ».

Cette vision contraste avec celle des générations précédentes, souvent prêtes à dépasser leurs limites dans l’espoir de récompenses futures.

La génération Z, échaudée par les témoignages de leurs aînés sur les sacrifices non reconnus, redéfinit les priorités : équilibre vie professionnelle-vie personnelle, respect des horaires et rejet des attentes d’engagement non rémunéré.

« Tout le monde connaît quelqu’un qui a travaillé en grande distribution. Qu’en ressort-il ? Un corps explosé avec des tendinites et des problèmes de dos à 50 ans, des horaires imprévisibles et un salaire misérable. Normal qu’aucun jeune n’ait envie d’y aller », explique un internaute.

Comment convaincre les jeunes de la génération Z de travailler en grande distribution
La génération Z, une génération en quête de sens qui devient difficile de fédérer dans les entreprises traditionnelles.

Des attentes salariales adaptées à une nouvelle économie

Le décalage ne s’arrête pas là. Les prétentions salariales de la génération Z suscitent aussi l’étonnement et parfois l’indignation. Un responsable d’entreprise s’insurge : « Ils demandent beaucoup en salaire. Non mais vous trouvez ça normal ? À leur âge, si j’avais fait pareil, je n’aurais jamais trouvé de travail ! »

Mais les jeunes n’évoluent pas dans le même contexte économique que leurs prédécesseurs. Un internaute explique :

« En 1985, ma mère était secrétaire sans diplôme et avait un pouvoir d’achat équivalent au mien aujourd’hui, alors que je suis cadre avec un bac+5 et que je parle quatre langues ».

Les jeunes déplorent une économie où, malgré leurs qualifications, ils peinent à se constituer un patrimoine. Comme le résume un autre :

Mes grands-parents ouvriers ont acheté une maison avec jardin à 26 ans. Aujourd’hui, il faut être cadre supérieur ou travailler dans le pétrole pour y arriver ».

Dans ce contexte, les jeunes ne considèrent pas leurs revendications comme élevées, mais comme proportionnelles à la hausse du coût de la vie. Un autre internaute tranche : « Les néo-diplômés ne demandent même pas assez. »

Une remise en question du culte de l’entreprise

La génération Z aborde aussi différemment le rapport à l’engagement. Les discours managériaux qui glorifient le sacrifice pour l’entreprise rencontrent de plus en plus de scepticisme. Un témoignage humoristique mais éloquent illustre ce changement : « Moi, je remercie mon employeur de me verser un salaire, mais ce n’est pas pour ça que je travaille. Le salaire, c’est un bonus. Mon vrai objectif, c’est de dédier ma vie à mon maître… enfin, à mon patron ! ».

Plus sérieusement, cette déconnexion se traduit par une posture pragmatique : « Pas de salaire, pas de travail. Salaire bas, travail minimum ». Les jeunes ne voient plus l’entreprise comme une entité méritant loyauté et dévouement. Ils considèrent l’emploi comme un échange de services : du temps et des compétences contre une rémunération. Comme le souligne un internaute : « Pourquoi faire des cadeaux à l’entreprise, alors que celle-ci ne m’en fait aucun ? ».

Cette remise en question touche aussi la hiérarchie. Les managers doivent composer avec une génération qui accepte mal les consignes arbitraires et désire plus de transparence. Un employé relate :

Les jeunes exigent même parfois les coordonnées des anciens employés pour savoir pourquoi ils ont quitté leur poste. Respect à vous, génération Z ! »

Des pratiques managériales remises en cause

Pour beaucoup, la génération Z représente une menace pour les pratiques traditionnelles du travail. Mais certains considèrent ces jeunes comme des pionniers : « Ce sont eux qui vont changer les mentalités patronales et forcer les entreprises à évoluer », affirme un internaute. Les pistes d’amélioration sont nombreuses :

  1. Proposer des salaires justes : Les jeunes ne veulent plus travailler pour des revenus qui ne suivent pas le coût de la vie.
  2. Respecter les horaires : Une demande récurrente dans les commentaires : *« On respecte les horaires, et les employeurs doivent en faire autant. 17h, c’est 17h. Point. »
  3. Valoriser le travail : Un internaute résume : « Les apparences comptent plus que le fond. Trop souvent, ceux qui travaillent dur restent invisibles, alors que ceux qui 'font de la com' montent en grade. »

La génération Z, catalyseur de changement

Ce n’est pas la première fois que des employeurs s’insurgent contre une nouvelle génération. Comme le rappelle un internaute : « Si on écoutait certains, on serait encore à travailler 10 heures par jour, six jours par semaine, sans congés payés. » Chaque époque voit apparaître des tensions entre les nouveaux entrants et les anciens.

Mais aujourd’hui, la voix des jeunes résonne plus fort, amplifiée par les réseaux sociaux et une prise de conscience collective. Plutôt que de voir cette « horreur » comme une menace, peut-être est-il temps d’écouter leurs revendications. Comme le conclut un commentaire inspirant : « Battez-vous, jeunes. Gagnez les combats que nous avons été trop lâches pour mener. »

Et si, finalement, la génération Z était l’élément déclencheur d’une transformation nécessaire du monde du travail ?