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Voici les 5 grandes tendances de consommation pour 2023 (et même après)

Entretien avec Pascale Hebel, directrice associée de Cways, société de conseil en marketing d'anticipation spécialisée en data science. On fait le point sur les grandes tendances de consommation pour 2023.

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

2022 a accéléré certaines tendances de consommation : résolument tourné autour de la santé, de l'éthique, du juste prix... 2022  aura marqué par son contexte économique bouleversant ainsi nos modes et habitudes de consommation.

Ainsi, les clients se sont détournés du bio. Ils s’orientent davantage vers le premier prix ou la seconde main. Ils recherchent encore plus les prix bas. Ils consomment moins de viande.

J'ai invité Pascale Hebel dans un podcast, spécialiste de la question pour identifier les 5 grandes tendances de consommation à venir en 2023. La spécialiste a décliné son analyse autour de 5 mots-clés :

  • la Stratégie
  • la Sobriété choisie
  • la Singularité
  • la Spontanéité
  • la Santé

La stratégie ou comment s'adapter dans un contexte de pouvoir d'achat en baisse ou de hausse d'inflation

« Aujourd'hui, on retrouve les mêmes façons de consommer qu'en 2008. Les clients vont tout faire pour ne pas de retrouver en difficulté en fin de mois », nous explique  Pascale Hebel, « étant donné que l'inflation vient de l'énergie, les variables d'ajustements c'est l'alimentaire, la mode... ».

Mécaniquement, dans ce contexte, ce sont les entreprises qui ont un positionnement ou une image de bas prix qui vont tirer leur épingle du jeu : « les clients vont aller chercher les promotions. Les clients certes, fréquentent les mêmes magasins, mais ils vont regarder davantage ce qui leur permet d'acheter moins cher, quitte à stocker », explique ici la spécialiste.

Enfin, les clients vont aussi avoir tendance à « moins gaspiller. Le gaspillage prend beaucoup d'ampleur dans l'alimentaire notamment avec l'effet des lois en 2016-2017. Dans le non alimentaire, la tendance est à recycler ce qui revient aussi à ne pas gaspiller ».

La sobriété choisie

« La sobriété, contrairement à l'usage qu'on en fait aujourd'hui, est une sobriété choisie. La sobriété est vécue par une partie de la population comme positive. Il y a une partie de la population, souvent des gens qui ont un peu  tout, qui depuis quelques années, vont dans ce sens de moins consommer», explique-t-elle, « ce sont souvent des gens qui ont 40-50 ans qui sont capables d'aller vers d'autres modes de consommation », complète-t-elle.

Parmi les modes de consommation, la seconde main se développe dans tous les secteurs comme la téléphonie ou l'habillement : « même des acteurs du neuf finissent par proposer de l'occasion, c'est un phénomène très récent, qui accélère le mouvement de la seconde main' qui est née dans la crise de 2008 », rappelle la spécialiste.

La singuralité ou comment consommer pour afficher sa différence

La singularité est « une tendance qui touche surtout les très jeunes, qui cherche à être soi et différente des autres. On voit une progression très forte et très générationnelle des tatouages, alors qu'avant il était à de petites communautés », analyse Pascale Hebel.

Une tendance de fond qui entraîne avec elle la personnalisation, un autre phénomène du marketing né avec le digital : « la personnalisation gagne tous les secteurs avec l'essor du digital ».

La spontanéité, l'idée du rapport au temps

Le consommateur de 2023 a un rapport au temps différent de la période pré-Covid. Le télétravail en partie a modifié profondément la façon dont on veut gérer sa vie : « le télétravail a changé la façon dont on achète, la façon dont on s'habille, la façon de porter du maquillage... tout simplement, car les lieux de consommation ont changé, on parle aujourd'hui de tiers lieux ».

La santé, se préoccuper de soi

« Le consommateur cherche à davantage prendre soin de soi : cette tendance est directement au vieillissement de la population en France et en Europe. Cette tendance touche tous les secteurs. On se rapproche de la  stratégie des pays du nord qui consiste à faire de la prévention », explique-t-elle.

Cette tendance est d'ailleurs forte sur l'alimentaire : « les consommateurs ont compris qu'on pouvait manger certains types d'éléments qui nous permettait de ne pas avoir de maladie chronique, diabète, obésité, cancer... les consommateurs font des choix. On mange moins de viandes. Les restaurants recherchés sont à connotation heathy ». Ces phénomènes prennent de l'ampleur même si cela reste moins fort que les premières énoncées ci-dessus.

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Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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