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« Ce n'est pas forcément un problème d'hygiène » : que dire quand un collaborateur souffre de transpiration excessive

En magasin, qui dit effort physique, dit transpiration. Si la réaction est somme toute très naturelle, elle provoque quelques questions dès lors qu’il s’agit des métiers en contact avec le public.

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

C’est du vécu en tant que manager. Certains collègues peuvent dégager une odeur de transpiration désagréable vis-à-vis de ses collègues d’une part et vis-à-vis des clients d’autre part.

En tant que manager, ce n’est pas simple pour tous d’aborder le sujet. Alors comment le signaler sans froisser le collaborateur et avant que les clients finissent par se plaindre ?

Plusieurs salariés ont répondu à notre question, et le moins que l’on puisse dire c’est que c'est un vrai sujet de discussion.

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Pas forcément un problème d’hygiène

Un collaborateur qui sent un peu trop la transpiration, malheureusement, c’est une situation courante dans les magasins. Sauf que voilà, cela ne provient pas forcément du fait que le collaborateur ne se douche pas ou n'applique de déodorant comme certains sont nombreux à le penser.

« Ce n'est pas forcément un problème d'hygiène », explique cette salariée qui a été confrontée à un collaborateur dans son équipe qui avait une odeur de transpiration trop forte, « cette transpiration peut provenir d’un problème de santé ou d’un dérèglement hormonal, il faut en avoir conscience », remarque-t-elle. Dans ces conditions, c’est important de ne pas « juger sans savoir, car certaines personnes ne s’en rendent pas », affirme une autre consoeur : « cela peut aussi provenir d’un effet secondaire d’une maladie ou des médicaments que la personne prend ».

Dans cette situation, le rôle du manager est prépondérant. Il doit être capable de le dire sans vexer le collaborateur : « pour l’avoir vécu, il faut avant tout que la personne admette son souci de santé et lui proposer une solution. Le dire avec trop de tact peut renfermer le collaborateur, ce n’est pas le but ».

Pour ce manager, il s’agit de « lui dire avec bienveillance en lui conseillant un produit », précise-t-il, « j’ai déjà conseillé Etiaxyl, un produit vendu en parapharmacie. »

La solution fonctionne, mais elle a ses limites comme en témoigne cet employé qui souffre de transpiration excessive : « ça fonctionne oui, mais quand tu en mets sous les aisselles, je transpire du dos. En cas de besoin, le corps doit trouver une solution pour évacuer le fluide ».

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Comment le dire sans froisser ?

La question a son importance. Mieux vaut prévenir avant que les clients le remarquent comme l’explique cet employé : « chez nous, personne n’a osé faire de réflexion, mais c'est finalement un client qui a fini par écrire une note écrite à l'accueil ». Pas sûr que cela soit la meilleure solution même si cela peut aider à faire prendre conscience de la situation au collaborateur souffrant.

Si certains managers préfèrent être « cash », d’autres sont plus timorés : « pour l’avoir vécu, le sujet est très délicat. Personnellement, j'ai du mal à le dire, malgré que je sois incommodée », raconte ici l’un d’eux : « j’amène le sujet avec bienveillance ou sur le ton de la rigolade à un moment opportun », précise-t-il. « Il faut le dire de façon amicale, sans heurter », assure un autre.

« C'est vrai que c’est très délicat à faire : j'ai une collègue qui a été directe sans aucune méchanceté envers une collaboratrice qui sentait fort. La personne s'est sentie offusquée sur le moment, mais la semaine suivante elle est venue la remercier, car elle ne se rendait pas compte de son odeur. Cela lui a permis d’aller chez un spécialiste qui lui a décelé un problème endocrinien », rassure cette employée.

Pour certains, la démarche est plus complexe. À ne pas vouloir être directe, certaines managers usent de « sous-entendus » en espérant qu’il y ait une réaction : « de mémoire de manager, mon ancien patron avait essayé de lui glisser un "sous-entendu" que l’employé n’a jamais compris. Le problème c’est que les gens qui en souffrent ne s’en rendent pas compte alors inutile de tourner autour du pot », remarque cet ancien manager.

Alors le mieux, c'est de dire les choses avec le plus délicatesse. Si certains préfèrent recourir à l'humour pour masquer un sujet difficile à aborder, d'autres préfèreront être plus direct. Tout dépend de la relation entre le collaborateur et le manager.

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Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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