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4 idées reçues sur le commerce en ligne (pour dire stop au web-bashing)

Le Amazon-bashing courent sur la toile depuis le second confinement. Nombreux sont à expliquer l’impact du géant américain sur le commerce physique.

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

Voici 4 idées reçues véhiculées autour du commerce en ligne.

Les discours anti-Amazon pullulent dans les discours politiciens. Des messages traduits et véhiculés par les médias pour déverser un message contre l’essor du géant américain et pour l’accuser de tous les maux.

Les idées reçues n’aident pas le débat public. Pire, elles poussent des entreprises en difficulté à mettre des efforts importants pour accélérer leur transformation numérique. Dans cet article, nous soulevons plusieurs points pour tenter de comprendre l’essor du numérique sur la santé des commerces physiques et comment cette transformation peut aussi être une source d’opportunités économiques.

Lire aussi : Si les commerces physiques sont en difficulté, ce n’est pas que de la faute d’Amazon

Le commerce en ligne suit une croissance à deux chiffres depuis 20 ans

Aux détracteurs du commerce en ligne, la vague numérique ne date pas du confinement. Ni même d’il y a 5 ans. Pour rappel, les premiers pas d’Amazon dans la vente en ligne datent… de 1997.

En 2019, selon la Fevad, plus d’un français sur 2 achète sur Internet. Un marché qui concerne toutes les générations, particulièrement les moins de 35 ans, mais également, les plus de 65 ans qui ont été conquis, eux aussi, par l’usage du smartphone.

Le marché du commerce en ligne représentait en 2018 92,6 milliards d’euros contre 81,7 M€ un an plus tôt.

Alors forcément, cette vague était prévisible. Internet n’est pas un effet de mode, et, de source certaine, n’est pas prête de s’arrêter. Comme d’autres secteurs touchés par la digitalisation (des médias, à l’hôtellerie, au taxi…), les commerces ont largement eu le temps de se préparer.

Il est inutile d’opposer commerce physique et commerce en ligne

Là encore, il y a beaucoup de raccourcis. L’opposition commerce physique et commerce en ligne est purement inutiles. Il faut plutôt parler de commerce multicanal voire omnicanal.

L’opposition n’est que politique puisque les consommateurs abordent les deux leviers de la même façon, sans réelle distinction. Ce qui a réellement changé en revanche, c’est le comportement des consommateurs. Ces derniers fréquentent en effet moins les centres-villes et centres commerciaux (dixit la crise des hypermarchés). En d’autres termes, les consommateurs consacrent simplement moins de temps à leurs achats qui préfèrent dépenser leur temps dans d’autres activités. Le web est ainsi un moyen pratique de gagner du précieux temps

Créer un site web ne résoudra pas le problème des commerces physiques.

C’est le point qui a de quoi faire hérisser le poil des experts du marketing digital (moi le premier !). Croire que créer un site web est LA solution ultime pour dégager de nouveaux revenus est une panacée. Cela requiert un réel savoir-faire que même les plus experts ont parfois du mal à résoudre.

Le web est en effet un milieu ultra-compétitif qui nécessite des connaissances pointues. Avant de générer ses premières ventes, un site doit répondre à plusieurs exigences pour être visible. Il convient par exemple de répondre à un cahier des charges précis pour figurer en bonne place sur les moteurs de recherche (SEO). Il convient également de générer du trafic en redirigeant les internautes depuis les réseaux sociaux, une newsletter… Cela suppose de rédiger du contenu, de disposer d’un outil d’emailing… Là déjà, ce n’est pas une mince affaire et surtout c’est un vrai métier.

Et une fois les premières visites, il s’agit de générer des ventes. Le recours à des leviers payants (Facebook Ads, Google Ads) est plus que nécessaire. Là encore, un degré d’expertise ou de formation sont indispensables.

Une transition numérique peut se faire sans créer de site web : merci les MarketPlace !

Une idée reçue qui se rapproche de l’idée précédente. Des solutions existent pour éviter de passer par la case création d’un site web, et surtout moins onéreuses.

Je dirai même que le site web devient ringard pour les commerçants et qu’il est même contre-productif pour un petit commerçant. En substitution, des MarketPlaces permettent à des commerçants de mettre en valeur leur produit sur des sites qui génèrent plusieurs millions de visiteurs et qui de surcroît ont l’avantage d’avoir la confiance des internautes. Ces MarketPlaces s’appellent Amazon (le revoilà !), Cdiscount, Carrefour…

On trouve même des équivalents sur les plateformes sociales bien connues des internautes. Facebook, Instagram, TikTok et consorts se muent en plateforme de commerce en ligne, bien au-delà de l’image de réseaux sociaux qu’on leur prête. Aux États-Unis, il est déjà possible d’acheter directement sur Facebook et Instagram sans passer par un site en ligne.

Dans la tendance, on assiste même à une explosion des MarketPlace à l’échelle des villes. De Brest, à Nantes et ailleurs, plusieurs agglomérations en province ont initié des sites marchands mettant en valeur les commerçants de leur ville ou région. C’est une véritable aubaine pour le commerce physique et surtout le sens de l’Histoire que ce soit les villes elles-mêmes qui assurent la transition de leurs commerces. Pas besoin de créer son propre site web.

Communication Locale

Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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