« Massage, salle de sport, salle de pause modernisée » : comment les magasins améliorent le bien-être des salariés

Bien-être et grande distribution. Pour les anciens du secteur, ces deux mots côte à côte font figure d'oxymore. Pourtant, ces dernières années, de nombreuses initiatives visent à améliorer le confort des collaborateurs : salle de pause aménagée façon start-up nation avec billard, console de jeux et babyfoot ; séance de massage ; activités organisées via le comité d'entreprise. Certains points de vente vont jusqu'à fermer le magasin le temps d'une journée afin de « faire la fête ».

L'enjeu pour les enseignes est important. Dans un contexte où les CV se font rares, l'heure est à la fidélisation et l'implication des équipes pour continuer à faire tourner le commerce.

Une poignée de collaborateurs semblent aujourd'hui en bénéficier et ils savourent. Pour cette ancienne du secteur, celle-ci reconnait : « oui ça a changé avec le temps. J’ai connu les mauvais côtés de la grande distribution. Aujourd'hui, quand je lis des commentaires négatifs à ce sujet, cela me confirme que je suis très heureuse dans mon magasin. On a une direction à notre écoute, qui nous fait avancer dans la vie de tous les jours et nous accorde une confiance énorme. Tout est fait pour que les salariés se sentent bien ».

Voici comment les enseignes parviennent à améliorer le bien-être au travail.

Meilleure gestion des weekends et des jours de repos fixe

« Weekend et grande distribution ça ne rime pas ensemble », sermonne ici un salarié. Même constat pour un confrère : « ça me rappelle une anecdote, quand je travaillais pour un magasin au service location de véhicule, pour prendre un samedi pour partir en vacances ( pas le choix, car location c'est du samedi au samedi), il fallait faire une demande par courrier 15 jours avant et je n'étais pas sûr de l'avoir », regrette ici cette salariée.

En effet, pour beaucoup le travail le samedi est un prérequis quand on travaille dans le commerce. « C'est un jour clé qui nécessite toutes les forces vives», admet ici un manager.

Malgré tout, les enseignes ont fait des efforts ces dernières années pour accorder, de temps à autre, des weekends complets. Pour cette manager caisse, c'est même devenu une consigne lors de la réalisation des plannings : « désormais, on fait un roulement. Une collègue de l'accueil à son samedi tous les 4 samedis (un on bosse le matin, un la journée et un le samedi après-midi + dimanche matin). Je donne dès que je le peux un samedi aux caissières en roulement. Certaines ont deux jours de repos dans la semaine, dont un jour de repos fixe de leur choix. Et si elles ont pas mal de routes pour venir bosser j'essaie de regrouper leurs horaires pour qu'elles aient moins de trajets à faire », explique cette manager.

Dans d'autres magasins, le constat est le même : « maintenant, on fait tourner les weekends dans l'équipe », « on bosse 5 jours sur 7 au lieu de 6 jours sur 7 et on un weekend sur 3 »,  « je bosse le vendredi OU le samedi complet (matin + moitié aprèm) et j'ai mon mardi en repos et pour l'instant ça me convient», reconnaissent ici de nombreux témoins de ce changement.

Des fermetures de magasins « pour faire la fête »

Outre la gestion complexe des horaires, de nombreuses initiatives fleurissent un peu partout en France.

Exemple marquant, celui du centre Leclerc d'Auxerre qui depuis 2021 ferme son magasin « pour offrir une fête à ses salariés ». Un fait rare qui dénote avec l'image du secteur : «on s’était promis de le faire. Que dès qu’une fenêtre sanitaire le permettra, on se récompenserait et on se retrouverait tous pour un moment festif », déclarait notamment Jérôme Chaufournais au micro de France Bleu Auxerre. Le magasin a ainsi embarqué les 180 collaborateurs autour d'un banquet, d'un lot et d'un cocktail apéritif. À la clé, les gagnants du loto se voyaient récompensés d'un voyage en Grèce.

Ce genre d'initiatives ne sont plus isolées et contribuent à fidéliser les salariés.

Séance de Yoga, salle de sport, massage et salle de pause aménagée

Les magasins l'ont bien compris. Des salariés heureux c'est aussi synonyme d'une meilleure implication, d'un turn-over contrôlé et moins de difficulté à attirer et retenir de potentiels talents.

La grande distribution rivalise désormais d'idées pour améliorer le bien-être des salariés.

Mise en place d'un onboarding

L'intégration d'un nouveau collaborateur est devenue une étape clé dans le recrutement des équipes. Les 6 premiers mois de travail sont déterminants. Pour cela, les magasins mettent en place un process visant à intégrer le salarié dans ses missions : « récemment, notre magasin a mis en place l'accueil des nouveaux arrivants, avec en plus une prime d'arrivée ». « Chez nous, nous avons même une application pour voter anonymement sur nos conditions de travail », relate cette salariée.

Des salles de pauses modernisées

Les salles de pause deviennent plus confortables. Elles se modernisent. « chez nous, on n'a pas à se plaindre. On a une belle salle de pause avec l’agrandissement du magasin : fauteuil, télé, borne de jeux vidéos, babyfoot, un frigo et machine à café avec biscuit, bonbons, etc. », commente ici un salarié.

Même chose dans d'autres magasins où la salle de pause est devenue un vrai lieu d'échange et de repos : « une super salle de pause avec TV, console, bibliothèque et canapés », « une salle de repos dédié à la sieste », « salle de jeux, salle de sport, terrasse extérieure, etc. ».

Salle de sport et coach sportif

Pour aller plus loin, certains magasins vont jusqu'à aménager des moments dédiés à l'activité sportive : « on dispose d'une salle de sport avec des équipements modernes. Le magasin organise même des cours de HIIT, de Pilates ou de Yoga ». « Chez nous, notre magasin organise des cours via une l'appli Gymlib », commente un autre salarié. « Nous avons accès un coach sportif si on le souhaite », ajoute un autre.

Séance de massage et d'ostéopathie

Dans le même esprit visant à contribuer au bien-être des salariés, certains magasins mettent à disposition une « salle de relaxation » et même « des séances de massage ». Ces séances se font sur inscription, une fois par trimestre, voire une fois par mois selon les points de vente : « on a connu une période où des étudiants en ostéopathie venaient faire des séances de soins aux salariés. C'était gratuit pour les salariés », rajoute un confrère.

Activités externes

Pour terminer, les points de vente se mobilisent également pour développer des activités en dehors du temps de travail. Selon les volontés de chacun, il est possible par exemple de participer à des « challenges sportifs inter-salariés sur des sports comme le rugby, le soccer,le karting ». Des sorties sont également régulièrement organisées « bateaux, karting, zoo, parc, pêche, repas de Noël ».