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Un rayon bio en grande distribution

Face à la baisse des ventes des produits bio, les magasins n'ont pas d'autre choix que de s'adapter

Les produits Bio n'ont plus le vent en poupe dans les rayons de la grande distribution. Après des années de croissance à deux chiffres, la bio subit de plein fouet le contexte économique et la baisse du pouvoir d'achat des français.

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

La présence du bio dans les rayons de la grande distribution fait débat. Après une croissance à deux chifffres ces 10 dernières années, les ventes de produits bio s’essoufflent. En cause, un contexte certes inflationniste et des Français au centime près à la dépense, mais aussi la multiplication des labels et des certifications qui ont provoqué la confusion dans l'esprit des consommateurs.

En effet, ces derniers mois, les produits bio sont en net recul. Les ventes de produits bio en chiffres :

En magasin, faute de rotation sur les produits bio, les professionnels n'ont pas d'autres choix que de s'adapter au marché : réimplantation, réduction des gammes, déréférencement. Voici comment les chefs de rayon réagissent à la situation.

Vente en vrac : entre pertes et gaspillage, le modèle doit encore convaincre les magasins
Des innovations qui se succèdent. Des espaces dédiés pour initier l’achat en vrac. Si les enseignes multiplient les actions pour développer la vente en vrac, il doit encore convaincre les professionnels des magasins.

Les produits bios se cherchent une nouvelle place dans les rayons

« Les difficultés sur les ventes des produits bio sont réelles », commente ici ce manager, « dans notre magasin, on a commencé à arrêter les produits qui se vendent le moins, quitte à mettre les autres produits sur plus de facing », assure-t-il.

Comme lui, d'autres magasins révisent leur merchandising pour contrer la baisse des ventes des produits bio : « on a sensiblement réduit nos gammes, on a même arrêté le rayon bio pour dispatcher les meilleures ventes dans les rayons conventionnels avec des emplacements dédiés aux bios où c'est possible ». Cette tendance n'est pas si nouvelle. On réattribue les produits bio dans les familles des produits en rayons afin de faciliter leur achat. À la place, certains magasins laissent davantage de place « aux produits du monde » dont la croissance est aujourd'hui un peu plus soutenu.

Si la pratique est critiquée vis-à-vis des acteurs du bio, cela reste une démarche purement commerciale : « mon directeur me rappelle toujours que le rayon n'est pas un musée, on me demande de vendre », acquiesce ce manager.

Car voilà, pour pallier la baisse des ventes du rayon, les magasins n'ont d'autres choix que de réduire la surface de vente dédiée au bio : « cela passe par une diminution de l'assortiment et de la surface allouée. C'est la suite logique des choses », explique d'ailleurs ce manager, « pendant des années le bio a été surdimensionné », poursuit-il, « le marché du bio a été vu comme la corne d'abondance. Les magasins se sont affolés face aux croissances à deux chiffres sur le bio sauf que +50% sur de petits volumes, ça reste pas grand-chose par rapport aux produits conventionnels », constate ce chef de rayon.

« Le marché du bio a toujours été très sensible et c'était prévisible qu'il soit malmené face à la baisse du pouvoir d'achat », commente ici cet autre chef de rayon.

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La grande distribution est là pour suivre les tendances et répondre aux attentes des clients

Le contexte économique a pour le moment raison de la croissance des produits bio : « nous sommes au contact des clients au quotidien, même le samedi à 18h. On le voit de nos propres yeux, le pouvoir d'achat est en berne, les ventes des produits premier-prix explosent, les gens veulent des prix raisonnables. Les acteurs du bio expliquent vouloir le bien-être des gens, mais y'a des gens qui pensent seulement à être », regrette ce manager de rayon.

« Notre rôle c'est de s'adapter à la demande et aux attentes des clients », reconnaît ici ce directeur de magasin, « c'est le modèle économique du commerce ».

« L'avenir des produits bio c'est sans doute la répartition dans les rayons classiques. La clé d'entrée c'est le besoin, pas le choix », explique ce responsable, « si un client veut des pâtes, il se rend au rayon pâtes, pas au rayon bio. À lui ensuite de faire son choix en fonction du prix ».

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Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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