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Jean-Christophe Bernard, MoRice Desserts

Les vertus du goût de l’innovation dans le secteur des desserts végétaux

Entretien avec Jean-Christophe Bernard, co-fondateur de Mo-Rice, créateur de produits 100% végétaux et naturels.

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

Et s’il restait un arrière-goût d’amertume chez les consommateurs testant des alternatives végétales de desserts non innovantes ? C’est peu ou prou sur cette idée que MoRice Desserts cherche à distinguer ses produits des autres grâce à une vision innovante.

« Plus ça allait, moins j'étais connecté avec mes envies », raconte Jean-Christophe Bernard, qui travaillait alors pour une multinationale alimentaire française. C’est notamment ses envies de reconnexion et de proposer de « bons produits » qui l’ont poussé à cofonder Mo-Rice. Les produits de cette marque s’inscrivent dans le secteur des desserts végétaux, un segment en croissance au sein du rayon ultra-frais.

Dans ce podcast, nous parlons de :

  • l’importance d’être soi-même en phase avec son produit quand on entreprend ;
  • les avantages de miser sur le réseau bio ;
  • les atouts du riz dans les desserts ;
  • les bénéfices de l’innovation en toile de fond.

Croire en son produit et les valeurs qu’il renferme

« Je pense qu’il ne faut pas être opportuniste », explique Jean-Christophe Bernard, « c’est-à-dire de ne pas juste suivre une étude de marché en vue de lancer un produit... ».

Selon lui, il faut plutôt croire dans les vertus de son idée de produit avant de donner une âme à ce dernier. C’est d’ailleurs le cas de cet entrepreneur qui dit avoir lancé sa marque à une période où il se sentait de moins en moins aligné avec ses convictions, lorsqu’il était salarié dans une multinationale alimentaire française.

« Autant faire une marque qui nous ressemble.
On est trentenaires, on est là pour se marrer, aussi. »
Jean-Christophe Bernard, co-fondateur de Mo-Rice

Notre interviewé était lui-même un client des réseaux bio et a bâti empiriquement différents constats. Tout d’abord, les « rayons étaient un peu tristes en termes de couleur, de branding. » En outre, il y avait beaucoup de soja dans le rayon des desserts végétaux. Ce produit végétal est notamment clivant en termes de goût. La coco est arrivée plus tard et a fait beaucoup de bien au secteur, en tant que plan B au soja. Cependant, il n’y a pas beaucoup d’alternatives à ces deux matières premières.

« On pense que nos yaourts sont arrivés au bon moment, car c’est une alternative à la coco et au soja. Fini le temps où on avait tous les mêmes desserts à chaque repas ! »

Proposer de bons produits participe à évangéliser la consommation de végétaux. « Il ne faut pas aller vers la facilité, c'est-à-dire vers des produits ultra-transformés », dit Jean-Christophe Bernard. Il prend pour exemple le fromage tartinable, résultant d’une huile de coco qui va être épaissie, et donc ne présentant pas d’intérêt nutritionnel.

Sensibilité à l'environnement, fonctionnement de la digestion du lactose, respect de l’animal... qu’ils soient carnivores, omnivores, flexitariens, végétariens ou vegans, les consommateurs sont de plus en plus informés sur les réseaux sociaux comme LinkedIn, et cette prise de conscience irait souvent dans le sens des produits végétaux.

À retenir : les belles valeurs d'une entreprise parlent aux consommateurs. Il faut sentir les convictions de la marque.

L’intérêt de miser sur le réseau bio

« Je pense qu’il ne faut pas courir plusieurs lièvres à la fois », image Jean-Christophe Bernard lorsqu’il parle des réseaux de distribution.

« On a senti qu'on était accueillis les bras ouverts par les magasins bio. » La marque a fait le choix des réseaux bio, car ils accueillent des consommateurs ouverts à ce genre de produits innovants et originaux. Ce sont des consommateurs qui prennent le temps de regarder les produits et qui apprécient le côté « local ».

Pour le cofondateur de MoRice, ces magasins sont des créateurs de tendance, des avant-gardistes qui prennent des risques en vendant des produits innovants. Historiquement, ce sont d’ailleurs les réseaux bios qui ont lancé les yaourts de soja, le tofu, les steaks végétaux ou encore les fromages végétaux.

Les GMS, quant à elles, suivent  généralement le pas à partir du moment où les tendances se dessinent bien et dévoilent leur rentabilité. En d’autres mots, les grands groupes ont généralement besoin qu’une gamme de produits innovants ait bien fait ses preuves avant de l’ajouter dans leurs rayons. Et généralement, ces « gros acteurs » ont tendance à faire produire dans la même usine, ce qui ne participe pas à créer une réelle différenciation au niveau des produits vendus en magasin.

Pourquoi des desserts au riz ?

La marque MoRice Desserts dit être la seule à innover à ce point sur le riz. « Avant, le riz, c'était un peu une texture de flanc ou de compote ». Avec une bonne technologie de broyage, de pasteurisation et la fermentation, Jean-Christophe Bernard dit pouvoir aller plus loin. Cependant, faire fermenter du riz n’est pas évident, car il est amidonné et complexe à maîtriser, à stabiliser. Ce serait une des raisons pour lesquelles les grands groupes ne s’aventurent pas encore sur les desserts au riz.

Le végétal a encore beaucoup de chemin à faire et le riz pourrait donc être une manière de renouveler l’offre. D’ailleurs, « pour faire croître un rayon, il faut différencier les produits », selon Jean-Christophe Bernard.

Au kilogramme, le prix est à peu près le même que le yaourt de brebis bio, par exemple. Le prix des desserts végétaux au riz pourraient même devenir attractifs en cas d’inflation sur les produits laitiers.

Le riz est un produit cultivé en Camargue, ce qui nourrit l’image locavore de la marque implantée à Marseille. En outre, il y a plus de contrôle possible sur cette céréale produite en France. C’est moins le cas pour la coco, qui est cultivée dans les mêmes régions que les palmiers à huile, par exemple.

Le riz a un autre avantage : celui de ne pas vraiment pouvoir se faire attaquer par d’éventuels lobbys détracteurs, car cette céréale fait depuis longtemps partie du menu de nombreuses cuisines du monde. C’est un peu moins le cas du soja.

Et la concurrence, dans tout ça ? « Plein d'acteurs sur le végétal, ça fait du bien à tous, car ça permet via leurs publicités de faire de la pédagogie sur le végétal ! »

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À propos de MoRice Desserts : cette entreprise française locaphile propose des produits alimentaires sans lactose, sans gluten, sans soja et sans conservateurs. Vous pouvez retrouver leurs desserts dans le réseau de distribution bio. Jean-Christophe vous attend aussi sur LinkedIn.
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Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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