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Les défis de la grande distribution face à la décarbonation

La grande distribution est face à un énorme défi de décarbonation. Bien que le secteur multiplie les actions pour réduire ses émissions directes de gaz à effet de serre, le Scope 3, celui de son offre, est un vaste chantier.

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

C'est une réalité, toutes les entreprises sont concernées dans la lutte contre le changement climatique. La grande distribution, avec ses centres commerciaux et ces temples de la consommation - au sens énergétique du terme - ont un rôle primordial à jouer pour réduire son empreinte carbone. Et que ce soit au niveau national, que localement, chaque dirigeant doit apporter sa contribution.

Comment décarboner le monde du commerce

La grande distribution est sans doute un des secteurs les plus exposés au critique quand il s'agit de parler des émissions de gaz à effet de serre. En première ligne, la consommation nécessaire au fonctionnement de ses magasins (qui représente ici les émissions directes), constitue environ un tiers des émissions rejetées dans l'atmosphère. 

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La SNBC (Stratégie Nationale Bas Carbone) a fixé aux acteurs de la grande distribution un objectif de baisse de 30% de ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030.

Scope 1, 2 & 3 : quelles émissions directes pour la grande distribution

La Stratégie Nationale Bas Carbone a institué une classification des émissions de gaz à effet de serre. Appelés Scope, chacun détermine des champs d'action pour les entreprises concernées.

  • le Scope 1 concerne les émissions de gaz à effet de serre produites par l’entreprise (chauffage, éclairage, climatisation) ;
  • le Scope 2 : émissions indirectes liées à l’énergie (émissions créées lors du processus de production d'un produit) ;
  • le Scope 3 : émissions indirectes qui ne sont pas sous le contrôle de l’entreprise, autrement les produits présentés dans les rayons, mais aussi les déchets, le transport de marchandises amont ;
Schéma catégories scope 1, 2, 3
Source : Carbo Academy

Quelles sont les actions entreprises par la grande distribution pour réduire son empreinte carbone

Les supermarchés et hypermarchés ont entreprise ses dernières années un vaste de chantier de décarbonation. Voici une série d'actions en cours.

Premièrement, fait notable initié au début des années 2010, l'installation de meubles frigorifiques au rayon frais a déjà réduit jusqu'à 30% les émissions directes d'un magasin. Compte tenu actuellement des couts liés à l'énergie, l'investissement se rentabilise rapidement.

Deuxièmement s'en sont suivi des opérations pour baisser le chauffage, réduire l’intensité lumineuse, optimiser la consommation d’énergie en misant notamment sur un système de récupération de chaleur et remplacement des équipements anciens par des équipements moins énergivores.

Troisièmement, récemment, certaines enseignes misent sur de nouvelles formes d'emballage, voire sur de la consigne pour développer des usages plus conso-responsable.

Quatrièmement, la grande distribution veut donner aussi une utilité aux surfaces perdues : les toits, les parkings, sont des sources d'énergie verte eux aussi pour réduire son empreinte carbone, ou la compenser : panneaux et ombrières solairescool roofing sont entre autres des solutions plébiscitées par les points de vente. 

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Le Scope 3 ou comment travailler une offre plus responsable

Là où la grande distribution émet un peu plus de difficultés pour décarboner son activité, c'est au sujet de son offre (le fameux scope 3). Ce Scope 3 représente 90% des émissions globales de gaz à effet de serre pour de nombreux distributeurs

Chachuté ces dernières années par les tendances de consommation et les besoins des consommateurs d'une alimentation plus durable, la grande distribution n'a d'autres choix que de s'adapter. Ces dernières années, les magasins sont notamment misé sur le développement des rayons végétales ou développement de concept de rayon vrac, au détriment des produits comme la viande ou le poissons dont la production représente une empreinte carbone élevé.

Cette problématique signe aussi la revanche du local. Sur ce sujet du Scope 3, les enseignes planchent déjà sur le sujet des circuits-courts afin de gommer les effets néfastes du transport et de relocaliser une partie de l'offre. Les travaux menés par Auchan avec Farmterix ou l'utilisation des magasins d'outils comme Consentio (l'Alkemics version produit frais) ou Kheops démontrent que la grande distribution cherche à se reconnecter à leur écosystème local pour se différencier dans leur politique de référencement (et proposer des gammes plus durables au sein de leur linéaires).

La stratégie de décarbonation de la grande distribution est en marche.

RSEDécarbonation

Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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