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Chez Carrefour, une borne intelligente rachète et recycle les anciens téléphones

Reportage au Carrefour Brest-Iroise, où l'une des premières vient d'être mise en état de marche.

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

Cette petite borne propose de récupérer gratuitement les téléphones portables usagés, voire de les racheter (en bons d'achats) si ces derniers sont encore en état de fonctionnement. Le tout dans le cadre d'un partenariat inédit avec Back Market et EcoATM.

Elle ne paye pas de mine, lance un jeu de mot qui ne manque pas de faire sourire les passants (« Borne to be alive ! »), et pourtant, elle propose aux consommateurs un geste militant qui s'inscrit dans une économie circulaire et peut même leur rapporter des bons d'achats en magasin.

Le principe : proposer physiquement, grâce à une intelligence artificielle opérationnelle, un service de recyclage, mais aussi d’estimation et de rachat de téléphones portables... directement à l'entrée du magasin Carrefour.

Il suffit d'apporter son vieux téléphone, qu'il soit en état de fonctionnement ou non, et la borne le scanne afin d’évaluer son éventuel coût de reprise. Si l’appareil possède encore une valeur commerciale, la borne délivre au client son équivalent en bons d’achats, valables dans tous les magasins Carrefour. Si le téléphone ne peut être reconditionné, il part, dans ce cas, directement dans un centre de recyclage adapté.

Ce dispositif commence à attirer l'oeil de beaucoup de clients, et même des quelques 270 employés du magasin Carrefour Brest-Iroise. Cet hypermarché ,situé sur la rive droite de Brest (Finistère), dans le quartier du Valy-Hir, a ouvert il y a près de 50 ans, et s'étend aujourd'hui sur 9 800m² (sans compter le centre commercial qui l'entoure). « Le concept est génial », glisse Camille, 22 ans, qui travaille à l'accueil, juste en face de la borne. « J'avoue que depuis quelques années, on a tous tendance à accumuler des portables à la maison, qu'ils ne marchent plus du tout ou qu'ils nous semblent trop obsolètes. Soit on se dit que ça ne vaut plus rien, soit on ne sait pas vraiment où aller pour les recycler. Là, c'est tout bénéf’, d'autant qu'on peut recevoir une carte cadeau valable sur tous les produits du magasin, y compris l’alimentaire. C'est même plus intéressant, à mon sens ».

Même constat pour Sylviane, 67 ans, cliente depuis plusieurs années : « Au début, je pensais que c'était une  sorte de jeu, s'amuse-t-elle, mais en fait, ça m'intéresse vraiment. Même si mes vieux téléphones, dont je ne sais plus quoi faire, ne me rapportent rien, au moins, je sais qu'ils seront bien recyclés ».

Une volonté de Carrefour de développer les initiatives RSE

Un peu plus loin, le directeur du magasin teste avec nous la borne en question. « Comme elle vient d'être installée et que la première récupération des appareils ne se fera que tous les trois semaines environ,  il est encore un peu tôt pour avoir un réel retour », glisse Anthony Le Diguou, 40 ans, en poste depuis un peu plus de trois ans. « Mais le principe intéresse clairement les clients. Carrefour s'implique de plus en plus dans des démarches liées au développement durable et c'était l'occasion de s'intéresser de près aux appareils électroniques du quotidien, dont nous avons besoin chaque jour ».

L'enseigne de grande distribution a conclu ce partenariat inédit avec Back Market, la première place de marché en ligne d'achat de produits électriques et électroniques reconditionnés par des professionnels contrôlés, et EcoATM, expert technologique international de reprise automatique de smartphones. « Ensemble, on vise les 135 bornes d'ici la fin de l'année, et les 250 dès le début de 2022 », précise Raoul Costa de Beauregard, directeur d’exploitation de Back Market. La plateforme, fondée en 2014, compte aujourd'hui 550 salariés, répartis entre l'Europe, l'Asie et les Etats-Unis. « Les appareils, quand ils ne sont pas directement recyclés, sont remis à neuf et connaissent une nouvelle vie après une remise en vente, souvent moitié moins chère, via notre place de marché en ligne. Nous prônons cette éducation à l'économie circulaire et au recyclage, qui font partie des bases de notre entreprise, sachant que 100 millions de téléphones inutilisés sont aujourd'hui stockés dans les tiroirs des Français et que seulement 15%  mis sur le marché sont collectés aujourd'hui... ». Sans compter  la production mondiale de déchets d’équipements électriques et électroniques, qui devrait atteindre les 57,4 millions de tonnes en 2021.

Pour Back Market, ces bornes permettront aux Français un premier point d'accès "physique" à leurs services, et donc de sortir d'une plateforme 100 % numérique. Et pour ecoATM, qui conçoit et met à disposition ces bornes intelligentes, de montrer au grand public son expertise technologique. « C'est une autre façon de sensibiliser au recyclage, de démocratiser cette l'économie circulaire, voire ce circuit court », ajoute Anthony Le Diguou. C'est d'ailleurs le mot d'ordre du Carrefour Brest-Iroise, qui s'investit aussi localement sur la reprise d'autres appareils électronique et des appareils électroménagers.

Par Nora Moreau.

Avec le soutien de l'ADEME dans le cadre du plan Agir pour la Transition.
RSE

Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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