Le halal, un marché en plein expansion en grande distribution

Au cours des vingt dernières années, les aliments halal sont devenus un phénomène de marché mondialisé. Un commerce qui joue un rôle important dans la grande distribution.
Le halal, un marché en plein expansion en grande distribution

Le Ramadan approche et devrait débuter aux alentours du 13 avril 2021. Environ cinq millions de musulmans résidants en France, débuteront quatre semaines de jeûne diurne. Les habitudes alimentaires des musulmans varient pendant ce mois de jeûne. Les grandes surfaces adaptent donc leur offre alimentaire. Notamment des produits estampillés halal. Ce marché qui est depuis plusieurs années très dynamique.

Qu’est-ce que le halal ?

Dans la religion musulmane, halal désigne tout ce qui est autorisé par la loi islamique, s’opposant au haram, c’est-à-dire ce qui est prohibé. Or, parmi les interdits de la religion musulmane, on trouve la consommation d’alcool, de drogue et de porc (y compris la gélatine de porc qui sert à fabriquer les bonbons) ainsi que le sang, la bête morte et toute viande provenant d’un animal n’étant pas égorgé vivant.  Ainsi, selon le rite musulman, pour être halal, l’animal doit être tourné vers la Mecque, égorgé et saigné par un musulman.

Le Ramadan, une période commerciale pour la grande distribution

Les enseignes de la grande distribution profitent de cette période festive du Ramadan pour engendrer des bénéfices non négligeables. En effet, bien qu’il s’agisse d’une période de jeûne, il s’agit également d’une période de grande consommation pendant laquelle les dépenses alimentaires des ménages de confession musulmane augmentent (faudrait ajouter une progression en %). Les enseignes de la grande distribution en profitent donc pour investir massivement dans ce créneau stratégique en déployant diverses mises en scène et en mettant en avant une large offre de produits « halal » destinée à répondre aux besoins des consommateurs musulmans. Feuilles de brick, dattes, lait fermenté, soupes et autres produits divers (viande, produits transformés à base de viande, pâtisseries orientales, fruits secs…) figurent parmi les produits incontournables du Ramadan.

Véritable aubaine pour la grande distribution, les enseignes n’hésitent donc pas à communiquer massivement lors de cette période en mettant notamment en place des opérations promotionnelles. En effet, elles développent des prospectus « spécial ramadan » et intègrent cette période dans leur planning annuel de périodes promotionnelles.

Que représente le marché halal dans la grande distribution

En 2009, le chiffre d’affaires tiré des produits halal en grandes surfaces représentait 80 millions d’euros. Il atteignait 170 millions en 2013, puis 282 millions sur l’ensemble de l’année 2019. Sur douze mois glissants, il était de 320 millions début octobre 2020. Les acteurs de la grande distribution ont pris soin d’accompagner ce développement. Source le Figaro (mettre le lien de l’article)

Par ailleurs, selon le cabinet Nielsen, pour les grandes surfaces, le chiffre d’affaires représenterait 320 millions d’euros pour les seuls produits halal sur les 12 derniers mois. Un chiffre en progression de 12 % par rapport à l’an dernier, avec, comme pour l’ensemble de la grande consommation, une forte hausse pendant le confinement. Si le halal progresse en grande distribution, son poids est souvent surestimé. Il ne représente seulement que 0,3 % du CA total de la grande consommation, précise l’agence Nielsen.

Autre chiffre plus concret : dans les enseignes hypermarchés et supermarchés Casino par exemple, les produits halal représentent environ 280 références PGC (Produits de Grande Consommation), soit 0,8 % du total des références PGC d’un magasin. Source le Parisien (mettre le lien de l’article)

À savoir. L’Union française des consommateurs musulmans (UFCM), basée à Lyon, a organisé une rencontre avec les professionnels du secteur du Halal en France, tenue dimanche soir par visioconférence, au lendemain de la sortie médiatique de la Grande Mosquée de Paris, ainsi que celles de Lyon et d’Evry. Elles ont fait part de leur inquiétude concernant une instruction du Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation relative « à la protection animale en établissement d’abattage de volailles au moment de leur mise à mort », datée du 23 novembre 2020 et qui met fin à l’abattage halal, avec une électronarcose atténuée pour les volailles, à partir de juillet 2021.