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Après l’emballement, la grande distribution traverse une nouvelle étape

Le chiffre d’affaires du mois d’avril devrait être considérablement différent de celui de mars.

Jonathan Le Borgne
Jonathan Le Borgne

Elles sont désormais loin les scènes de cohue que l’on voyait dans les supermarchés dans la période de pré confinement. L’heure est désormais au retour au calme dans les magasins.

Le mois de mars restera sans aucun doute dans les annales de l’Histoire de la grande distribution. L’Histoire se souviendra de cette frénésie dans les allées des supermarchés et de la panique engendrée auprès des consommateurs. Rien que sur la semaine de pré-confinement, les ventes ont progressé de plus de 200%.

On s’en souvient encore des consommateurs qui se sont rués dans les supermarchés afin de s’approvisionner et de stocker des produits de première nécessité. En première ligne, les pâtes, le riz, les produits d’hygiène on été réquisitionnés par les Français avec la crainte de ne pas savoir combien de temps dura le confinement pour limiter la propagation du coronavirus.

La grande distribution, malgré des tensions logistiques, est parvenu à s’adapter pour répondre à cette demande nouvelle. Grâce d’ailleurs à la forte mobilisation de ces professionnels, les rayons ont été pour bon nombre de magasins correctement achalandés. Une performance de taille.

Après cette fréquentation de masse, les magasins constatent aujourd’hui un retour au calme. Si les Drive continue toutefois de tourner à plein régime, la fréquentation en magasin et beaucoup plus faible. Les consommateurs sont rentrés dans une phase d’adaptation qui consiste non plus à s’approvisionner et à stocker des produits de première nécessité, mais plutôt de s’adapter au stock. Les Français se focalisent aujourd’hui davantage sur les produits frais.

Des changements de comportements du consommateur à prévoir

La consommation alimentaire des ménages s’est largement reporté dans les supermarchés, hypermarchés et commerces de proximité. Mais tous les magasins ne sont pas gagnants pour autant. Un des grands gagnants restera le secteur du e-commerce où les livraisons en drive ont bondi de 65 %

Dans cette nouvelle phase qu’aborde la grande distribution, les consommateurs privilégient plutôt les commerces de proximité. Comme constatée en Italie, les consommateurs reportent progressivement leurs achats vers ce type de commerce. Les hypermarchés risquent eux de souffrir davantage de la période d’avril et connaître des reculs de vente de l’ordre de 10%, voire plus.

Cette nouvelle façon de consommer aura indéniablement des impacts à moyen et long terme. Il est fort à parier que comportement des clients va aussi accélérer la transformation numérique des enseignes et éteindre vers de nouvelles tendances : le e-commerce, la livraison à domicile, l’occasion vont s’amplifier dans les prochains mois. Nul doute que ces comportements devraient s’installer de façon durable dans le quotidien des consommateurs

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La crise économique et baisse du pouvoir d’achat en ligne de mire

Autre dommage collatéral, la crise économique pointe le bout de son nez déjà auprès des ménages français. Inquiets par leur baisse de pouvoir d’achat, les Français font davantage attention à leur budget et semblent acheter moins. Les enseignes de la grande distribution constatent déjà un décrochage des ventes assurent des patrons d’enseignes.

Ce retour au calme inquiète déjà les enseignes. En avril, les magasins vont connaître une toute autre ambiance dans les allées. Un net recul des ventes est à envisager dans les hypermarchés et supermarchés.

«Depuis quelques jours, nous constatons un recul de la consommation. Celui-ci ne s’explique pas seulement par le ressac après la période de surstockage. L’impact du chômage partiel et du chômage total se fait déjà sentir. Ajoutez à cela la hausse des dépenses contraintes liée à la fermeture des cantines et restaurants d’entreprises, vous aboutissez à une forte baisse du pouvoir d’achat, qui se fait déjà sentir en rayons.»

Les ventes de chocolats de Pâques menacées

Véritable moment commercial au sein du secteur de la grande distribution et gros vecteur de fréquentation durant cette période, les chocolats de Pâques devraient cette année faire des grimaces. En raison du confinement, les consommateurs Français ne vont pas vraiment fêter l’événement. Avec des commandes prévues il y a déjà des mois, les magasins ont pourtant mis en scène les produits dans les allées pénétrantes des animations autour de Pâques.

Sauf que ce confinement tombe plutôt mal pour l’industrie du chocolat et pour les ventes qu’elle représente à cette période de l’année. Les ventes de chocolat devraient chuter d’au moins 30%.

Pâques dans sa version 2020 s’annonce donc presque sans chocolat. La grande distribution n’a pas grand espoir même si les enseignes redoublent de créativité pour générer des ventes.

La réelle crainte d’un gaspillage alimentaire

Et face à ces nouvelles situations, la grande distribution doit encore s’adapter.

Si certaines enseignes portent encore un infime espoir dans les ventes, d’autres enseignes annoncent déjà qu’elles ne parviendront pas à écouler leurs stocks. C’est le cas notamment de Monoprix qui possèdent quelques magasins alimentaires avec parfois un seul rayon épicerie. Ces magasins ont pris la décision de donner leur stock à des associations ou à des hôpitaux.

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Enseigne

Jonathan Le Borgne Twitter

Éditeur de Je Bosse en Grande Distribution. Passionné par la transition numérique des entreprises. Consultant, formateur et stratège en communication digitale pour la grande distribution.

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