Un an après avoir entamé sa reconversion pour devenir adhérent chez Intermarché/Netto, David Ecomard, dans la série build-in-public, nous ouvre les portes de la dernière ligne droite. Entre évaluations finales, immersion terrain et remises en question, il partage sans filtre cette phase cruciale de son projet. Un témoignage précieux, capté à chaud dans un moment charnière.
La montée en pression : études de cas et affectabilité
« C'est vraiment une phase d'accélération », confie David en évoquant ces dernières semaines intenses. Le rythme s'emballe avec des évaluations concrètes comme le fameux bilan de gestion commerciale. L'exercice ? Une étude de cas opérationnelle en conditions réelles.
« Tu choisis un rayon, tu décortiques tout : détention stock, ruptures, balisage, organisation des équipes… Et là, tu dois proposer un plan d'action comme si c'était déjà ton magasin. »
Cette confrontation directe avec le terrain pousse à l'excellence. Pas de place pour l'à-peu-près. « Tu creuses jusqu'à la cause racine. Demain, quand un adhérent te demandera pourquoi ton rayon fonctionne comme ça, il faudra avoir la réponse. »
Puis arrive le grand oral, moment solennel qui clôture des mois d'apprentissage. « On te remet l'étude de marché, les bilans financiers, les comptes d'exploitation, les plannings d'équipe… À toi de tout analyser à 360° et de présenter un plan chiffré qui tient la route. »
L'exigence est totale : capacité d'investissement, impact RH, cohérence stratégique. « Ce n'est pas le moment de faire le malin. Ça fait six mois que tu bosses pour arriver là. »
Mais le parcours ne s'arrête pas là. L'ultime étape ? L'affectabilité, qui détermine l'autorisation de racheter ou créer un point de vente. « Tu te retrouves face aux adhérents de ta région et aux représentants de l'Union des Mousquetaires. Ils veulent savoir si tu seras un collègue fiable, quelqu'un à qui confier un magasin en toute sérénité. »
L'enjeu dépasse l'individuel : « L'interdépendance, ce n'est pas un concept creux. Si demain tu ne payes pas tes bases, c'est tout le collectif qui en pâtit. » Cette validation unanime ouvre enfin les portes de la recherche active.
La chasse au projet : réseau, lucidité et alignement
Déclaré « affectable », formation bouclée, David entre dans une nouvelle phase : « On te dit maintenant tu te débrouilles. » Un dernier stage l'immerge dans les réalités d'une création récente : « Tu observes l'écart entre les espoirs et la réalité. Le chiffre qui ne monte pas aussi vite que prévu, la masse salariale à ajuster, l'art de piloter dans l'incertitude. »
Cette expérience confirme son choix : malgré les risques, il veut ouvrir en création. « C'est plus long, plus compliqué, mais c'est vraiment ce qui m'anime. Ce stage m'a conforté. »