Les 15 grandes tendances du commerce de demain en France

À quoi ressemblera la grande distribution de demain ?
Les 15 grandes tendances du commerce de demain en France

Le secteur du commerce français traverse une phase de mutation profonde... et accélérée. Entre l’héritage de la crise sanitaire, les secousses inflationnistes et la révolution numérique, distributeurs et marques réinventent leurs modèles. En 2025se dégagent à plusieurs dynamiques de fond qui redessinent le commerce de demain. Du renouveau des magasins physiques à la montée en puissance du digital, en passant par l’exigence de durabilité et la quête de nouvelles efficacités logistiques, voici 15 tendances majeures qui transforment le retail français. Cet analyse dresse un panorama clair et chiffré, pour comprendre comment évolue le paysage du commerce alimentaire (grande distribution, proximité, circuits courts) comme non-alimentaire (mode, culture, équipement) dans l’Hexagone.

1. Le grand retour du magasin physique

Contre toute attente, l’ère post-Covid consacre le renouveau du commerce en magasin. Malgré l’essor du e-commerce, 84 % des Français préfèrent effectuer leurs achats en magasin. Ce retour aux fondamentaux s’explique par le besoin de contact humain, de conseils personnalisés et d’une expérience d’achat tangible. Loin de disparaître, le point de vente devient un espace d’expérience et de conseil, complémentaire du canal digital. « Le supermarché est un lieu de vie, un lieu social où les gens se rencontrent, échangent et interagissent », résumait d'ailleurs dans un podcast Patrice Guérin, associé Coopérative U à Mamers.

Pour séduire et attirer les clients, les enseignes multiplient donc les concepts innovants pour attirer les clients : magasins expérientiels (produits mis en scène, zones de test en magasin), services premium (personal shopping, démonstrations en live) ou encore lieux hybrides mêlant commerce et divertissement.

L’avenir du retail physique passe aussi par l’intégration du numérique en magasin (bornes interactives, applications de guidage, réalité augmentée), afin de rendre la visite toujours plus fluide et attractive. En somme, le magasin de demain se réinvente pour redevenir une destination privilégiée, riche en expériences et en humanité.

2. L’essor des formats de proximité

Parallèlement, le commerce de proximité connaît un véritable essor et devient le moteur des enseignes. La tendance est à des magasins plus petits, plus proches des consommateurs, du centre-ville aux zones rurales. « Chez Otera par exemple, on a des formats de magasins qui sont plutôt petits, semblables à de la proximité, qui favorisent… qui sont presque des lieux de vie finalement. L’expérience est plutôt favorisée », évoquait notamment le directeur exécutif d'Otera, Lois Abed-Liotard

Ces points de vente de proximité offrent souplesse et réactivité, notamment face aux hypermarchés périphériques en perte de vitesse. En 2024, les enseignes de grande distribution ont vu des résultats contrastés selon les formats : tandis que certains hypermarchés peinent, les magasins de format « proxi » gagnent de nouveaux acheteurs. Cette évolution s’est illustrée avec des événements comme les Jeux Olympiques de 2024, dont ont profité à plein les supérettes parisiennes. Les Français plébiscitent les commerces à taille humaine, ouverts sur la vie de quartier, souvent ouverts sur de larges amplitudes horaires.

Ce succès de la proximité oblige les grandes enseignes à adapter leur parc : multiplication des supérettes urbaines, formats compacts (Carrefour City, Franprix, Monop’…), et services ultra-localisés. Le mouvement traduit une soif de commodité et de lien local, qui redessine la géographie commerciale du pays.

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3. L’omnicanalité, nouveau standard incontournable

En 2025, plus aucune enseigne ne peut se passer d’une stratégie omnicanale aboutie. 67% des Français déclarent préférer se rendre en magasin pour leurs achats et 33% acheter en ligne, un chiffre qui montre surtout qu’ils veulent passer de l’un à l’autre en toute facilité.

Le parcours client phygital (physique + digital) est ainsi devenu la norme : rechercher un produit sur smartphone, l’essayer en boutique, le commander en ligne et le retirer en drive, tout doit être fluide. L’efficacité omnicanale n’est plus une option mais un prérequis. Click & collect, réservation en ligne, applis mobiles liées aux points de vente… les enseignes unifient leurs canaux pour offrir une expérience sans couture. Le magasin physique intègre les atouts du digital (catalogue étendu, avis clients, infos produit en scannant un QR code), pendant que les sites web misent sur le conseil en ligne et la reprise facile en boutique.

Cette convergence répond à un consommateur caméléon, qui veut le meilleur des deux mondes. Le phygital devient incontournable, car il combine la praticité du numérique et le relationnel du magasin, pour une satisfaction client maximale.

4. Le commerce social s’impose

Les réseaux sociaux sont passés du statut de vitrines d’inspiration à celui de véritables places de marché. En 2024, les Français passent en moyenne 2h30 par jour sur les réseaux sociaux, un temps d’écran dont les marques tirent parti pour vendre directement. Instagram, TikTok, Facebook… le social commerce explose, notamment dans la mode, la beauté ou les produits culturels. Les fonctionnalités d’achat intégré se généralisent : plus besoin de quitter l’application, on peut acheter en quelques clics un article repéré dans une vidéo ou sur une photo sponsorisée.

Le live shopping s’est aussi développé, recréant l’urgence et l’exclusivité des ventes événementielles en streaming. De plus, le pouvoir des influenceurs, prescripteurs désormais aguerris, stimule les ventes communautaires. Résultat, les ventes via Instagram, TikTok et autres plateformes ont bondi en 2024-2025, offrant aux marques un canal de proximité immédiate avec la clientèle.

Ce boom du commerce social pousse les retailers à investir dans la création de contenus engageants (vidéos courtes, tutoriels, collaborations avec créateurs) pour attirer l’audience là où elle se trouve. Le phénomène montre que la frontière entre “réseaux sociaux” et “canaux de vente” s’efface : le client peut désormais acheter là où il se divertit et échange.

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