De manager à coach : faire grandir ses équipes, un nouveau rôle clé en grande distribution

De manager à coach : faire grandir ses équipes, un nouveau rôle clé en grande distribution

Dans cet épisode 9, Philippe Rovira invite les managers de la grande distribution à repenser leur posture : moins contrôlants, plus accompagnants ; moins donneurs d’ordres, plus développeurs de talents. Bref, passer du rôle de “chef” à celui de coach opérationnel. Une transformation nécessaire, rendue incontournable par l’évolution des équipes et des attentes terrain.

Passer d’un management directif à un rôle d’accompagnateur

« Le manager-coach, c’est celui qui ne se contente pas de dire quoi faire, mais qui aide à comprendre pourquoi on le fait et comment on peut progresser. »

Philippe Rovira souligne que ce changement de posture ne vient pas naturellement : « On a tous été formés dans un modèle vertical, basé sur la hiérarchie, la consigne, l’obéissance. » Pourtant, ce modèle atteint ses limites dans un environnement en tension, avec des équipes jeunes, hétérogènes, en quête de sens.

« Aujourd’hui, un bon manager, ce n’est pas celui qui sait tout faire. C’est celui qui sait faire grandir. »

Il insiste sur un point clé : le manager n’est pas un formateur au sens scolaire du terme. « Le coach pose des questions, donne des repères, mais laisse l’autre avancer. »

Déléguer pour responsabiliser (et faire monter en compétence)

Déléguer ne veut pas dire abandonner. Et Philippe le précise d’entrée : « Déléguer, c’est un acte de confiance. Mais c’est aussi un acte de développement. »

Il partage une formule parlante :

« Tu veux que ton équipe soit plus autonome ? Alors commence par lui faire confiance. »

Le manager-coach ne garde pas tout pour lui. Il donne de la visibilité, propose des mini-missions, confie des suivis : « Tiens, observe les ruptures cette semaine. Dis-moi ce que tu vois. » Il encourage l’initiative, même imparfaite : « Ce n’est pas grave si ce n’est pas fait à 100 %. Ce qui compte, c’est la progression. »

Il insiste aussi sur l’importance de valoriser les progrès : « Un regard, un mot, un feedback positif… c’est du carburant. Et c’est gratuit. »

Évaluer sans juger : poser des repères justes

Philippe met en garde contre les jugements de valeur déguisés en feedback : « Quand tu dis ‘t’es pas motivé’ ou ‘t’es pas pro’, tu ne dis rien de constructif. Tu fermes la discussion. »

À l’inverse, le manager-coach pose des faits observables, et ouvre des espaces de dialogue :

👉 « J’ai remarqué que tu avais décroché sur le brief de ce matin. Tu peux m’en parler ? »

👉 « Tes ruptures sont en baisse. Qu’est-ce que tu as mis en place ? »

Ce type d’échange permet de co-construire des repères de performance et d’aider chacun à s’autoévaluer. « L’idée, c’est de rendre le collaborateur acteur de sa progression. Pas juste spectateur d’un verdict. »

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Faire grandir, ça se joue au quotidien

Pour Philippe, le coaching ne se limite pas à un entretien formel ou à un moment “officiel”. « C’est dans les petits gestes du quotidien que tu fais grandir ton équipe. »

Il encourage les managers à :

  • Poser des questions ouvertes : “Comment tu t’y prendrais pour... ?”
  • Créer des rituels de feedback : “Un point le vendredi pour faire le bilan”
  • Encourager la transmission : “Et si tu montrais à ton collègue comment tu gères ce rayon ?”
  • Favoriser l’entraide : “Qui peut accompagner le nouveau cette semaine ?”

Et surtout, à croire dans le potentiel de chacun : « Parfois, c’est un collaborateur discret, qu’on n’aurait pas repéré, qui va surprendre, s’impliquer, proposer. À condition qu’on lui ouvre la porte. »

Le manager de demain sera un coach… ou ne sera plus

En conclusion, Philippe Rovira trace une ligne claire : « Le manager qui ne change pas de posture s’expose à de la démotivation, du turnover, des tensions. Celui qui devient un coach crée de l’adhésion, du sens, de l’engagement. »

Et il le rappelle avec force : « On parle beaucoup de l’expérience client. Mais l’expérience collaborateur est tout aussi stratégique. Et le manager en est l’artisan numéro un. »

Dans un contexte de grande distribution en pleine mutation, où fidéliser les équipes est un défi quotidien, faire grandir ses collaborateurs n’est pas un bonus. C’est une nécessité.

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