« C'est un monde à part » : Clarisse et le métier de chef de secteur en fruits et légumes

« C'est un monde à part » : Clarisse et le métier de chef de secteur en fruits et légumes

Chef de secteur chez Promofel depuis près de deux ans, Clarisse évolue dans l'univers exigeant des fruits et légumes, un secteur qu'elle qualifie de « monde à part ». À 27 ans, cette professionnelle basée sur la zone de Toulouse incarne une nouvelle génération de commerciaux terrain, attachés à défendre la production française tout en naviguant dans un environnement marqué par le turnover et la transformation digitale. Au micro du podcast, elle livre un témoignage franc sur les défis quotidiens d'un métier physique et passionnant, où la relation humaine reste au cœur du business malgré l'arrivée annoncée de l'intelligence artificielle.

Une force de vente au service de la production française

Le parcours de Clarisse lui confère une vision comparative unique du commerce terrain. Après trois années passées dans le secteur du frais, notamment en saurisserie et saumon fumé, elle a rejoint Promofel il y a près de deux ans pour se consacrer aux fruits et légumes. Un changement radical qu'elle résume sans détour : « C'est pas du tout le même métier ».

Promofel, force de vente mutualisée représentant des producteurs français, confie à Clarisse une mission claire : être « les yeux sur le terrain » de la production française. De la tomate Rougeline aux pommes de terre primeur, elle accompagne les magasins dans le référencement, la théâtralisation et le développement des volumes. Une saisonnalité omniprésente rythme son quotidien : « Chaque année, on switch de la saison pomme de terre à la saison pomme, à la saison poire et après ça recommence », explique-t-elle.

Le turnover, frein majeur à la relation commerciale

C'est sur la question du turnover en magasin que le témoignage de Clarisse est le plus marquant. « Il y a beaucoup de turnover depuis un an, surtout j'ai remarqué », constate-t-elle. Cette instabilité des équipes complique considérablement son travail au quotidien : « C'est assez compliqué parce qu'il y a des magasins par exemple où les chefs de rayon ne restent pas et c'est compliqué d'établir une relation commerciale ».

La saisonnalité du secteur amplifie cette difficulté : « Peut-être qu'on va avoir une bonne relation avec un chef de rayon sur la saison pomme de terre primeur. Mais quand la saison Pomme va recommencer en septembre, on sera sur un interlocuteur différent qui faudra peut-être faire l'inverse de ce qu'on a fait l'an dernier ».

Au-delà de l'instabilité, Clarisse pointe un manque de formation criant : « Ces chefs de rayon n'ont pas forcément toujours la notion de tel produit pourrait être intéressant à tester ou pas ». Elle observe notamment beaucoup de mouvements depuis le rayon liquide vers les fruits et légumes, des transitions qui se font sans accompagnement suffisant : « Quand on arrive du liquide aux fruits et légumes ça n'a rien à voir ».

Une relation facilitée par la spécificité du rayon

Paradoxalement, malgré ces difficultés, Clarisse trouve la relation commerciale « beaucoup plus simple » en fruits et légumes que dans le frais. « Je trouve qu'il y a beaucoup moins de barrières », explique-t-elle. Cette fluidité s'explique par l'importance stratégique du rayon : « Le chef de rayon fruits et légumes, il est souvent en accord avec le directeur du magasin parce que c'est un rayon très important ».

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