L'année 2024 marque un tournant dans les habitudes alimentaires des Français. Alors que le marché des produits carnés et des œufs traverse une période de transition, de nouvelles tendances émergent et redessinent le paysage de notre consommation. Zoom sur les chiffres clés qui révèlent les mutations de nos assiettes via une récente étude.
Un marché en quête d'équilibre
Le marché français des produits frais, charcuterie et surgelés affiche une relative stabilité en 2024, avec une légère contraction en valeur (-0,9%) compensée par un maintien des volumes. Cette situation reflète une adaptation des consommateurs face à l'évolution des prix, qui ont globalement diminué de 0,8% pour atteindre un prix moyen de 12,2 €/kg.
Cette stabilité apparente masque cependant des évolutions contrastées selon les catégories de produits, révélant des changements profonds dans nos préférences alimentaires.
La viande rouge en recul, la volaille en progression
Le bœuf résiste malgré la baisse des volumes
Les viandes de boucherie traditionnelles connaissent un recul notable, avec une diminution de 3,5% des volumes consommés. Le bœuf, malgré une baisse de consommation de 4,1%, maintient son statut de viande premium avec un prix moyen de 17,9 €/kg, en hausse de 2,4%. Cette évolution suggère une consommation plus occasionnelle mais orientée vers la qualité.
Les spécialités régionales illustrent parfaitement cette tendance : le faux-filet reste particulièrement prisé dans le Sud-Ouest (indice 140), tandis que le bœuf bourguignon séduit davantage dans le Centre-Est (indice 124).
L'agneau et le cheval en forte chute
La viande ovine subit la plus forte baisse du marché (-10,8% en volume, -8,0% en valeur), confirmant son recul dans les habitudes françaises. Encore plus marquant, la consommation de viande chevaline s'effondre (-14,1% en volume), témoignant de l'évolution des mentalités.
La révolution du canard
À contre-courant, la volaille tire son épingle du jeu avec une progression remarquable de 4,9% en volume. Le canard emerge comme la star de 2024, explosant littéralement avec +59,2% en volume. Le magret de canard double quasiment sa consommation (+108,3% en volume), particulièrement plébiscité dans le Sud-Ouest et le Centre-Ouest.
Cette success story illustre parfaitement la montée en gamme recherchée par les consommateurs, qui privilégient des produits à forte identité culinaire.
Les œufs, miroir de nos préoccupations éthiques
Le marché des œufs révèle une transformation majeure des attentes des consommateurs. Avec une croissance globale de 2% en volume, il témoigne surtout d'une révolution qualitative profonde.
Les œufs de plein air et au sol continuent leur progression, tandis que les œufs de cage s'effondrent. Cette tendance reflète une prise de conscience croissante du bien-être animal, même si les œufs biologiques (0,41 €/œuf) restent un marché de niche, particulièrement développé dans l'Ouest de la France.
Portrait-robot du consommateur français
Géographie des goûts
Les habitudes alimentaires dessinent une carte de France aux multiples saveurs. La région parisienne s'impose comme le cœur de la consommation premium (viande ovine, élaborés, dinde), l'Ouest privilégie le porc frais et les œufs bio, tandis que le Sud-Ouest revendique sa tradition carnivore avec le canard et le bœuf de qualité.