Chaque été, des milliers de jeunes, et moins jeunes, rejoignent les rayons, caisses, réserves et laboratoires des magasins. Un renfort indispensable pour maintenir l’activité pendant les vacances… mais aussi une formidable opportunité d’intégration, de transmission et de fidélisation, selon Yvan Riocreux-Reis, expert RH et manager aguerri du secteur.
Dans ce podcast on évoque l'importance de l'onboarding des saisonniers et l'opportunités pour la grande distribution de redorer son image auprès des jeunes.
Bien accueillir : de la reconnaissance au sentiment d’appartenance
Yvan parle d’expérience : il a été lui-même saisonnier pour financer ses études. « Le ressenti, c'était plutôt de la reconnaissance… mais en même temps un sentiment assez proche de l'abandon », explique-t-il. L’arrivée dans un magasin peut être vécue comme un « effet d’aubaine » suivi d’une « plongée dans le rush », sans repères, sans interlocuteurs identifiés, et parfois même sans tuteur insiste notre invité sur le podcast.
Et pourtant, insiste-t-il : « C’est un recrutement à part entière, pas un appoint. Le saisonnier est attendu, et on se doit d’être prêts pour l’accueillir. » Cela commence par les fondamentaux : contrat prêt, matériel disponible, interlocuteurs identifiés, présentation des espaces essentiels du magasin. « C’est la pyramide de Maslow appliquée au commerce : rassurer, sécuriser, intégrer. »
Mais attention au piège inverse : un onboarding trop dense, trop théorique, trop bavard. « Présenter 183 informations en 20 minutes, avec du jargon et des termes incompréhensibles, ce n’est pas de l’intégration, c’est du gavage. » L’accueil, selon Yvan, doit être simple, clair, progressif.
« Un rayon plein, propre, avec le bon prix : voilà le point de départ. On appelle ça les 3P. Si le saisonnier comprend ça, il est déjà sur les rails. »
L’onboarding saisonnier, levier de fidélisation pour toute l’entreprise
Accueillir un saisonnier en magasin, c’est aussi donner une image de l’entreprise. Et les jeunes, souvent en quête de sens et d’expériences, y sont très sensibles. « On ne se souvient pas de sa première paye, mais de son premier manager », résume Yvan. Et si le sentiment d’appartenance est là, les bénéfices sont nombreux : « Certains reviennent, d’autres parlent positivement du magasin, certains deviennent de vrais ambassadeurs. »